CHCL, une bombe à retardement qui ne dérange pas.

                                                                               


Depuis sa fondation en 2010 par les firmes dominicaines, après le séisme dévastateur qui a sécoué le pays, le Campus Henry Christophe de Limonade(CHCL) attire l'attention de tout un chacun, tant par son apparence physique, que par ses capacités d'absorption du point de vue économique. Cependant, avec le temps, il devient une véritable poudrière qui ne dérange pas où chaque groupe constitue une menace pour les autres cherchant à placer leurs propres intérêts au dessus du lot et au final sa situation s'aggrave de jour en jour.

 

Limonade, le 14 Novembre 2020.-Ça fait plusieurs semaines que toutes les activités sont paralysées au sein du Campus Henry Christophe de Limonade, en raison d'une crise émouvante qui sévit à l'intérieur du plus grand centre universitaire du pays. Cette crise surgit dans un moment où l'UEH pleure le départ de trois de ces membres à savoir, Me Monferrier Dorval, Samul Mical et Grégory St-Hillaire, tous assassinés dans des circonstances douloureuses.  

Ces crises actuelles au niveau du CHCL sont des épiphonèmes. Elles sont les manifestations secondaires d’une série de problèmes plus complexes et plus profonds. Ainsi, tant que ces problèmes ne seront pas abordés sur toutes leurs facettes, le Campus restera une poudrière, dont l’explosion est constamment en état retardement en raison notamment des stratégies utilisées par les acteurs directement impliqués dans cette crise.

En fait, à l’intérieur du Campus, on assiste très souvent à un dialogue de sourd, à un jeu de duperie entre les différents acteurs où chaque groupe agit dans le seul objectif de défendre ses petits intérêts.

D’une part, les étudiants (du moins un groupe profitant de la visite du Premier Ministre Jouthe JOSEPH la semaine dernière pour présenter un projet bidon pour réhabiliter les locaux du Campus et qui parle au nom de tous les autres), qui le plus souvent cherchent à imposer leurs lois en remettant en question, à tort ou à raison, toute décision des instances dirigeantes de l’Université( Fakilte pam nan ap pi byen mache paske Dwayen popetwèl mwen an gen plis akwentans pase paw la). Ils ont toujours leurs cahiers de charges incluant de longues listes de revendications, justes pour la plupart. Cependant, les méthodes de revendications utilisées, le plus souvent, laissent à désirer et fragilisent leurs luttes et fassent perdurer du coup la crise jusqu'à faire couler du sang de l'un de leur frère étudiant à l'intérieur de l'Université. Quel geste macabre et houleux !

D’autre part, il y a les dirigeants de l’Université qui se comportent le plus souvent en chefs dictateurs. Jamais, ils ne font montre d’une réelle volonté de poser sérieusement les problèmes de l’Université et d’y apporter de véritables solutions. Au lieu de prendre en compte les revendications des étudiants, ils sont plutôt prêts à prolonger les calendriers académiques, profitant ainsi de la période de crise pour se balader. Davantage, ils font comme si tout allait bien au sein de l’Université alors que les problèmes sautent aux yeux et osent utiliser la presse pour diffamer et accuser les étudiants.(se etidyan yo ki vòlò projektè yo). Quelle gaffe! Peut-on vraiment parler de vol dans ce cas, alors que les étudiants ne sont pas responsables de la gestion des matériels du Campus ? N'est-il pas écrit qu'il n’y a vol au sens de la loi que si la chose passe de la possession du légitime détenteur dans celle de l’auteur du délit, à l’insu et contre le gré du premier. De toute évidence, les réactions pleuvent au rang des étudiants après cette fracassante déclaration qui dévient virale sur les réseaux sociaux et qui salit une bonne fois pour toute l'image des étudiants évoluant au sein du Campus.

Constatant le manque de solidarité des étudiants qui se désunissent à causes des intérêts individuels et de la question de temps, puisqu'une bonne partie des leurs sont sur le point de boucler leur cycle d'étude, négligeant ainsi le bien être collectif, les dirigeants se montrent confortables malgré d'éventuels affrontements des étudiants. Ils misent sur les étudiants qui s'opposent à toutes formes de revendications pour consolider leurs places.

Ensuite, on a un troisième groupe, se comportant comme grands analystes, n'affichant pas visiblement leurs positions. Par frayeur pour ne pas se faire expulser, ils sont obligés à rester derrière leur petit écran à distance pour diagnostiquer le déroulement de la situation. Ils sont prêts à tout, sauf afficher leurs positions.

Finalement, il y a un petit groupe qui se manifeste, en général, que pour défendre ses propres intérêts (augmentation de salaire, meilleure condition de travail, une nouvelle promotion, etc). De cette dynamique découle le fait que chaque groupe constitue une menace pour les autres cherchant à placer leurs propres intérêts au dessus du lot. Au final, très peu s’intéresse réellement aux intérêts communs du Campus. Ainsi donc, chaque rencontre, chaque symposium, se révèle être un échec. Passer de parole aux actes est inévitable.

En dépit du fait qu'il n’existe aucune charpente structurelle opérationnelle au sein du Campus, cela ne vaut pas la peine ! Il n’y a que des jouisseurs et des soumis. À la moindre réclamation des étudiants, des sanctions sont imposées par ces dirigeants qui s’en suivent par le renvoie de l’étudiant qui peut être définitif.

Le pire du pire, la majorité silencieuse reste bouche bée, en dépît du fait que les bâtiments n’ont jamais connu de travaux de maintenance depuis cinq (5) ans. Les portes des salles de cours sont délabrées, fenêtres délabrées, les céramiques cassés,  toilettes infréquentables, les plafonds des salles de cours se détériorent et tombent, les vestiaires se transforment en site de déchets, les bâtiments tendent à se longer au sol et la ferme, qui était réservée pour les travaux pratiques pour les étudiants en Agronomie, est totalement abandonnée, la qualité de nourriture offerte à la cafétéria n'est pas au rendez-vous, les étudiants sont toujours en file d'attente pour y trouver de quoi à manger, le service de transport des étudiants ne fonctionnent presque pas etc...

Le Campus Henry Christophe de Limonade est une structure complexe qui pour aller de l’avant doit considérer des changements structurels importants, sinon son effondrement n'est pas trop loin. Mais jusqu’à date il n’y aucun signe de bonne foi des dirigeants. On le se demande, où est passé le résultat de l'enquête sur les étudiants écartés ? De toute évidence, la bombe à retardement n’explose pas, donc ne dérange pas !

 

Vladimir SERGILLES, auteur.

Contact : vladimirsergilles94@gmail.com/4423-0521



Comments

  1. Inivesite a pap peri, ap toujou gen kèk moun kap goumen pou sa ki pi fèb yo menm lè yo pa konpwann

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  2. Fòk nou denonse zak sasinay ke yon gwoup endividi te al fè sou etidyan Agwonomi yo. Yon ti gwoup asasen ki di yo se pwotestatè.

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